L’aventure SMI vient tout juste de débuter, et nous sommes actuellement à Pékin. Aujourd’hui, nous visitons la Cité Interdite avec toute l’équipe SMI et notre chaleureux guide Nicolas, toujours muni d’un petit drapeau français pour éviter que l’on se perde…
Malheureusement boiteux à cause d’une jolie entorse négligée, celle-ci a empiré et je marche littéralement comme une tortue, suivant tant bien que mal le groupe. Après un certain moment, les petites ruelles ont eu raison de moi et m’ont fait perdre de vue le fameux drapeau. Je me suis donc demandé par où le groupe avait bien pu aller. Après quelques ruelles et un coup de téléphone sur WhatsApp, j’ai totalement arrêté les recherches pour profiter tranquillement de la visite à mon rythme. J’ai finalement trouvé l’issue de ce lieu magnifique.
Une fois sorti, je me suis dit que je pourrais rejoindre le car, d’une façon ou d’une autre, donc j’ai commencé à marcher en direction de Tian An Men, l’endroit où le bus nous avait déposés.
C’est alors que j’aperçois un vélo Ofo stationné et je me suis dit que c’était une bonne alternative, plus rapide et moins douloureux pour ma cheville. Je me dirige donc vers la place, lorsque je reçois un coup de téléphone sur Wechat de Charles qui m’explique qu’ils sont déjà partis. Je lui raconte donc ma situation, loin d’être désagréable, et je décide de rentrer à l’hôtel à vélo, car il y avait seulement 5km de distance. Équipé de mon téléphone, une carte 4G, un super VPN gratuit et qui marche (@Thunder VPN), une batterie externe et des écouteurs pour « m’ambiancer ».
Je passe un bon moment sur les routes de Pékin. Charles me rappelle, très inquiet pour prendre de mes nouvelles, il me restait 5 minutes de vélo et le car n’était pas arrivé à l’hôtel. Je m’amuse en faisant remarquer qu’un handicapé en vélo allait arriver avant eux. Finalement, je tombe sur une rue magnifiquement décorée de lanternes de toutes les couleurs.
Je n’ai pas pu résister, je m’y suis engouffré sans hésiter en 2 secondes. A l’entrée, je prends des photos avec un garde.
Je continue le long de la ruelle en pédalant lentement et en jetant un œil aux magasins. Il y avait des magasins de peinture avec des pinceaux assez épais, des petits marchands ambulants et des magasins de thé. Avec cela, une belle musique de violon, douce et entrainante.
Arrivé au fond de la rue, je vois des ballons de baudruche originaux et j’en achète un avec des plumes et des paillettes dedans. Je le mets dans mon sac à dos en le laissant dépasser. Je rebrousse chemin et remarque un magasin de thé très atypique. Fan de thé depuis toujours, je pose mon vélo, et je rentre à l’intérieur, avec l’espoir de boire un coup et de me reposer quelques minutes.
J’entre alors, tout boiteux dans la boutique. Une dame âgée remarque ma blessure et commence à me parler en chinois. Je sors donc mon téléphone et ouvre Google Traduction pour pouvoir communiquer elle. Elle me demande alors si ma cheville est foulée et me dit gentiment qu’elle a une grande famille et qu’elle allait essayer de m’aider – c’est du moins ce que j’ai compris ! Elle sort donc du magasin pour aller chercher un remède. Je m’assieds sur un tabouret face à une table à thé. En attendant, je discute avec sa fille, gérante du magasin qui parle anglais. Elle me sert du thé au litchi dans un petit bol en verre.
Délicieux ! Je patiente tranquillement en buvant mon thé, quand une petite fille vient me voir, tout sourire, et commence à me parler en chinois.
Muni d’un traducteur français-chinois, je lui explique le fonctionnement de ce moyen de communication qui détruit les barrières de langage, ou presque. Je réussis à discuter avec elle, mais j’arrive parfois à des traductions assez impressionnantes « Il est un homme queue bus 1 bleu et son front est un dos blanc et un bleu ». Ou encore « chaque fois que je mange une poignée de feux de circulation, des adultes me prennent ». Elle me montre aussi ses jouets : un petit instrument en bois, un robot qui chante la chanson de Mickeymouse et son doudou.
La dame revient avec une pommade et deux pansements. Elle m’explique qu’il faut appliquer la crème et masser à l’endroit douloureux, essuyer et mettre le pansement.
Je m’exécute et la remercie pour son aide. Une fois terminé, elle me montre le second pansement en me disant de le mettre le lendemain. Je la remercie encore une fois et elle me donne la crème dans les mains et me dit de la garder, puis quitte le magasin.
La petite fille est restée avec moi, elle m’a donné une amande, puis un petit bonbon gélatineux, toujours avec le sourire. Elle me fait tester un petit sifflet qui fait des bruits d’oiseaux. A plusieurs reprises, elle me regarde en parlant chinois et quand je lui présente le traducteur et elle me dit « Gànshénme nà ni zuo shénmé ne » traduit par « tu fais quoi », puis elle rigole. Probablement une blague très mal traduite, mais qui m’a fait sourire. Tout en m’amusant avec cette petite, j’en ai perdu la notion du temps et la sensation de douleur à mon pied.
Il est environ 17h30 quand la gérante du magasin m’informe qu’elle fermait boutique à 18h. J’essaye d’enfiler ma chaussure et une douleur atroce partant de mon doigt de pied jusqu’à ma cheville me saisit. Je comprends alors que j’allais avoir du mal à reprendre mon vélo pour faire le dernier kilomètre. Je décide de rester.
La dame s’assied en face de moi pour me parler et je lui raconte comment je suis arrivé dans son magasin et la raison de ma venue en Chine. Elle m’explique que les décorations qui ont attiré mon œil était là pour la fête du printemps. Voyant que je ne peux plus marcher, elle me propose d’appeler un taxi sur une application mobile. Elle m’informe aussi qu’il existe un hôpital à proximité de mon hôtel et m’écrit l’adresse sur un petit bout de papier. Elle me propose ses différents thés et je choisis d’acheter celui que j’ai goûté et qui est vraiment délicieux. Le taxi finit par arriver. Pour remercier mon « ange gardien », je lui offre mon ballon. Elle sourit et me tend son instrument de musique de manière spontanée. Je lui souris et la remercie. Juste après, elle va me chercher le petit oiseau qui fait « cui-cui » en lui soufflant dedans et sa mère me dit que c’est un cadeau. Le taxi arrive, je les remercie de leur aide, puis j’essaye de me lever, mais je ne peux poser mon pied à terre. Je saute donc à cloche-pied les quelques mètres, ce qui me permet de monter dans le taxi et je leur fais un coucou qu’ils me rendent avec le sourire.
J’arrive à l’hôtel sain et sauf, mais toujours à cloche-pied. Je vais à l’accueil et je croise Monsieur et Madame Guarino, je leur résume l’histoire et M. Guarino me répond que cette aventure pékinoise mérite un article.
Yannis AMALLAH