Durant notre cours de finance avec notre professeur, ce dernier nous a exposé les risques encourus par l’Amérique et le reste du monde face à l’élection de Donald Trump. C’est avec certitude qu’il nous affirme le manque de compétence du 45ième président des Etats-Unis pour gérer la première puissance mondiale. Notre monde, selon lui, tend à entrer de nouveau dans une période de tension, semblable à la décennie qui a précédé la seconde guerre mondiale.
Pire encore, sa manière d’agir et son comportement sont similaires à l’ascension d’un gouvernement autoritaire. On passe d’une politique de l’intérêt général à une société où les dirigeants manipulent le peuple dans leur propre intérêt. En effet, la nomination et la présentation du nouveau gouvernement américain laisse présager de multiples conflits d’intérêts mondiaux.
Ainsi, selon les arguments avancés par notre professeur, on peut trouver des mécanismes identiques dans le gouvernement Trump avec certains régimes autoritaires.
La référence à un passé glorieux se retrouve autant dans les discours des figures autoritaires que chez Trump, qui veut « Rendre à l’Amérique sa grandeur ». La première semaine de Donald Trump en tant que nouveau Président l’illustre bien. L’objet de ses priorités et le point d’honneur qu’il met à les réaliser, certaine, font échos à la façon dont certains dictateurs ont initié leurs pouvoirs. Les décrets se succèdent, et tous tendent à alarmer la presse internationale. De la mise en place du « muslim ban » au contrôle des communications des fonctionnaires fédéraux en passant par la publication hebdomadaire d’une liste de crimes commis par des immigrés en situation irrégulière, ou encore la pression sur l’agence fédérale de l’environnement pour bannir tout ce qui démontrerait la réalité du réchauffement climatique, les prérogatives du gouvernement Trump fraîchement investi ne perd pas de temps pour réaliser les promesses tend redoutées et critiquées pendant sa campagne. On retrouve chez les figures autoritaires les mêmes accusations à l’encontre des médias menteurs, des dirigeants traîtres et une profonde aversion à l’encontre des étrangers présentés comme une menace. Chacun se pose en sauveur de sa patrie.
Notre professeur, lui-même Américain et grand défenseur du bilan d’Obama nous confie s’être senti totalement déconcerté par l’arrivée au pouvoir d’un pareil homme. Un sentiment renforcé par le fait qu’il soit encore partagé par une majorité de citoyens américains. Lorsque qu’il nous parle de ses intuitions pour l’avenir de son pays, notre professeur nous parle du retour d’une économie et d’un mode de vie qui était celui des années 30, contexte qui selon lui a favorisé l’émergence d’un tel personnage. Chaque prise de décision du nouveau président semble envisagée avec appréhension.
Mais la plus grande menace selon lui, outre la démagogie et l’imprévisibilité qui caractérisent ce personnage, est la manière dont il va mener son gouvernement. Ce dernier qui privilégie explicitement une mince frange de la population que Donald Trump appelle lui-même « l’élite » rentre en contradiction parfaite avec le milieu social de la majorité de ses électeurs issu d’une classe moyenne peu avantagée.
Président élu, il s’entoure de milliardaires, de patrons de multinationales et d’anciens banquiers. Il a nommé un climatosceptique à la tête de l’Agence pour l’environnement, un adversaire du salaire minimum et des syndicats comme ministre du travail, un protectionniste au département du commerce, et au Trésor, un banquier qui a su prospérer pendant la crise financière.
Les talents des membres de l’équipe Donald Trump ne sont ni politiques ni idéologiques, mais ceux de praticiens et d’hommes d’affaires, une présidence qui semble s’établir sous l’ombre de la contradiction.
Donald Trump, désormais président des Etats-Unis, refusera certainement de délaisser ses entreprises, ouvrant ainsi la porte à une multitude de conflits d’intérêts réels ou appréhendés. Difficile d’anticiper comment il va pouvoir concilier tout ceci avec les intérêts du peuple. Même si une majorité d’entre nous espère voir Donald Trump se transformer en une vulgaire note de bas de page dans les livres d’Histoire, cet espoir ne pourra être réalisé tant le choc engendré par son élection est immense. Politique, idéologique, économique, sociologique, culturelle… Son arrivée au pouvoir est le signe d’une remise en question internationale. Il détient aujourd’hui l’avenir d’une puissance influente à l’échelle planétaire. Ses positions sont déterminantes pour l’avenir de la diplomatie internationale mais surtout pour le sort de l’Amérique. Là où la majorité souhaite défendre un gouvernement basé sur les valeurs de l’intérêt commun, le risque semble être celui de voir les intérêts et les convictions d’un homme supplanter celle d’une nation.
Tristan PIERARD