Ce mardi, nous avons eu l’opportunité de visiter le Palais de Justice. Notre professeur de « American Law », Rob Unger, nous en avait fait au préalable une brève introduction.
La « County Courthouse » est divisée en deux départements, une partie du bâtiment est dédiée aux affaires pénales et l’autre partie aux affaires civiles. Rob Unger nous avait spécifié cela en nous parlant de la partie « Criminal » et de la partie « Money ». Autre détail, attenante à la « Courthouse », il y a la prison.
Une de ses recommandations était : « si vous croisez des individus en vêtements gris et menottés, ne prenez pas de photos avec, ce sont sûrement de dangereux criminels ».
Une fois sur place, un passage aux détecteurs de métaux est obligatoire et même consigne que dans les aéroports : aucun ciseaux, ni coupe-ongles ne sont autorisés.
Notre guide Deanna Blanchard, nous emmena dans une « Dark Room », une salle de tribunal qui permet au public de découvrir une réelle salle d’audience mais dans laquelle très peu de procès ne s’y déroule. Puis, nous avons eu la chance de participer à une simulation d’un procès, où tous les rôles étaient définis : le juge, le greffier, les avocats des deux parties, la partie civile, le « bailiff » (policier), les jurés et un témoin l’officier Crown et pour finir les deux accusés Ben Baker et Andy Adams.
C’est l’histoire de jeunes adolescents, Ben, élève populaire, sportif et Andy le « nerd » premier de la classe. Ils sont accusés de faire ensemble un trafic de marijuana au sein du lycée. Le témoin, l’Officier Crown a vu les deux garçons s’échanger un sac de marijuana ainsi qu’un sac contenant 1000 dollars. Mais de nombreux doutes viennent interférer le discours du témoin comme la distance entre les accusés et l’officier, qui ne permet pas réellement d’attester les dires du témoin encore moins le bus qui passe devant les suspects au moment fatidique. L’officier Crown maintient que les deux élèves se connaissaient, étaient même amis. Et ils avaient l’air de « dealer » ensemble. Mais celui-ci avoue ensuite ne pas être certain de son témoignage. Lors du procès, les deux accusés attestent qu’ils ne sont pas du tout ami, qu’ils ne se connaissent pas et que jamais on ne les verra ensemble. Chaque témoignage contre-balance le précédent.
Nous les jurés, nous ne savions plus qui croire. Après délibération, nous devons rendre notre verdict : ils sont tous les deux accusés et condamnés à des travaux d’intérêt général.
Après cela, nous avons quartier libre dans le bâtiment étant donné que toutes les sessions sont publiques. Il faut faire très attention de ne pas déranger l’affaire en cours en entrant dans la salle car on pourrait déconcentrer des témoins ou autres personnes..
Chaque étudiant a assisté à des sessions différentes mais il est vrai qu’une bonne partie d’entre nous sommes allés voir en priorité les affaires de meurtre. Il y avait notamment une affaire qui datait de 2002, où une femme parlait de la façon dont elle avait entendu des coups de feu et vu un homme traîner un cadavre sur plusieurs mètres. Elle mentionna la façon dont elle avait reconnu son voisin parmi les trois victimes…
Nous avons aussi assisté à la session de « Felony Araignment » (crime et mise en accusation) dont l’audience était donnée par le juge Szumowski, plus sous connu sous le nom de « The Blind Judge », le juge aveugle, et dont notre professeur nous avait fait l’éloge. Il est vrai que ce juge avait une aura assez particulière et semblait « scanner », de ses yeux bleus et vides, les détenus en un quart de seconde. A travers une vitre, les détenus nous fixaient longuement avec des airs patibulaires…
Pour conclure, cette visite fût très intéressante quoiqu’un peu effrayante par moment…
By Mathilde Henquinbrant